lunedì 27 aprile 2009

Guy de Maupassant et Jean Renoir (2)



Une partie de campagne, film di Jean Renoir (1936) Dalla novella di Guy de Maupassant Con Sylvia Bataille (Henriette), Georges D'Arnoux (Henri), Jeanne Marken ( Madame Dufour), André Gabriello (Monsieur Dufour) Jacques B. Brunius (Rodolphe), Paul Temps (Anatole), Gabrielle Fontan (La grand' mère), Jean Renoir (Père Poulain), Marguerite Renoir (La servante), Pierre Lestringuez (Un vieux curé), Georges Bataille, Jacques Becker, Henri Cartier-Bresson (tre seminaristi), Alain Renoir (un pescatore) Musica: Joseph Kosma Fotografia: Claude Renoir) Assistenti alla regia: Jacques Becker, Henri Cartier-Bresson, Yves Allégret, Claude Heymann, Luchino Visconti Luoghi: Bords du Loing, Montigny-sur-Loing, Marlotte (Seine-et-Marne, France) (40 minuti) Rating IMDb: 8.2

Solimano



Une partie de campagne
di Guy de Maupassant
La Vie moderne, 2 et 9 avril 1881

Cependant les canotiers avaient mis leurs yoles à l'eau, et ils revenaient avec politesse proposer aux dames une promenade sur la rivière.
" Monsieur Dufour, veux-tu ? je t'en prie ! " cria sa femme. Il la regarda d'un air d'ivrogne, sans comprendre. Alors un canotier s'approcha, deux lignes de pêcheur à la main. L'espérance de prendre du goujon, cet idéal des boutiquiers, alluma les yeux mornes du bonhomme, qui permit tout ce qu'on voulut, et s'installa à l'ombre, sous le pont, les pieds ballants au-dessus du fleuve, à côté du jeune homme aux cheveux jaunes qui s'endormit auprès de lui.




Un des canotiers se dévoua : il prit la mère. " Au petit bois de l'île aux Anglais ! " cria-t- il en s'éloignant.
L'autre yole s'en alla plus doucement. Le rameur regardait tellement sa compagne qu'il ne pensait plus à autre chose, et une émotion l'avait saisi qui paralysait sa vigueur.
La jeune fille, assise dans le fauteuil du barreur, se laissait aller à la douceur d'être sur l'eau. Elle se sentait prise d'un renoncement de pensées, d'une quiétude de ses membres, d'un abandonnement d'elle-même, comme envahie par une ivresse multiple. Elle était devenue fort rouge avec une respiration courte. Les étourdissements du vin, développés par la chaleur torrentielle qui ruisselait autour d'elle, faisaient saluer sur son passage tous les arbres de la berge. Un besoin vague de jouissance, une fermentation du sang parcouraient sa chair excitée par les ardeurs de ce jour ; et elle était aussi troublée dans ce tête-à-tête sur l'eau, au milieu de ce pays dépeuplé par l'incendie du ciel, avec ce jeune homme qui la trouvait belle, dont l'oeil lui baisait la peau, et dont le désir était pénétrant comme le soleil.
Leur impuissance à parler augmentait leur émotion, et ils regardaient les environs. Alors, faisant un effort, il lui demanda son nom. " Henriette, dit-elle. -- Tiens ! moi je m'appelle Henri ", reprit-il.



Le son de leur voix les avait calmés ; ils s'intéressèrent à la rive. L'autre yole s'était arrêtée et paraissait les attendre. Celui qui la montait cria : " Nous vous rejoindrons dans le bois ; nous allons jusqu'à Robinson, parce que Madame a soif. " Puis il se coucha sur les avirons et s'éloigna si rapidement qu'on cessa bientôt de le voir.
Cependant un grondement continu qu'on distinguait vaguement depuis quelque temps s'approchait très vite. La rivière elle-même semblait frémir comme si le bruit sourd montait de ses profondeurs.
" Qu'est-ce qu'on entend ? " demanda-t-elle.
C'était la chute du barrage qui coupait le fleuve en deux à la pointe de l'île. Lui se perdait dans une explication, lorsque, à travers le fracas de la cascade, un chant d'oiseau qui semblait très lointain les frappa. " Tiens, dit-il, les rossignols chantent dans le jour : c'est donc que les femelles couvent. "
Un rossignol ! Elle n'en avait jamais entendu, et l'idée d'en écouter un fit se lever dans son cœur la vision des poétiques tendresses. Un rossignol ! c'est-à-dire l'invisible témoin des rendez-vous d'amour qu'invoquait Juliette sur son balcon : cette musique du ciel accordée aux baisers des hommes ; cet éternel inspirateur de toutes les romances langoureuses qui ouvrent un idéal bleu aux pauvres petits cœurs des fillettes attendries !
Elle allait donc entendre un rossignol.
" Ne faisons pas de bruit, dit son compagnon, nous pourrons descendre dans le bois et nous asseoir tout près de lui. "
La yole semblait glisser. Des arbres se montrèrent sur l'île, dont la berge était si basse que les yeux plongeaient dans l'épaisseur des fourrés. On s'arrêta ; le bateau fut attaché ; et, Henriette s'appuyant sur le bras de Henri, ils s'avancèrent entre les branches. " Courbez-vous ", dit-il. Elle se courba, et ils pénétrèrent dans un inextricable fouillis de lianes, de feuilles et de roseaux, dans un asile introuvable qu'il fallait connaître et que le jeune homme appelait en riant " son cabinet particulier ".
Juste au-dessus de leur tête, perché dans un des arbres qui les abritaient, l'oiseau s'égosillait toujours. Il lançait des trilles et des roulades, puis filait de grands sons vibrants qui emplissaient l'air et semblaient se perdre à l'horizon, se déroulant le long du fleuve et s'envolant au-dessus des plaines, à travers le silence de feu qui appesantissait la campagne.
Ils ne parlaient pas de peur de le faire fuir. Ils étaient assis l'un près de l'autre, et, lentement, le bras de Henri fit le tour de la taille de Henriette et l'enserra d'une pression douce. Elle prit, sans colère, cette main audacieuse, et elle l'éloignait sans cesse à mesure qu'il la rapprochait n'éprouvant du reste aucun embarras de cette caresse, comme si c'eût été une chose toute naturelle qu'elle repoussait aussi naturellement.
Elle écoutait l'oiseau, perdue dans une extase. Elle avait des désirs infinis de bonheur, des tendresses brusques qui la traversaient, des révélations de poésies surhumaines, et un tel amollissement des nerfs et du cœur, qu'elle pleurait sans savoir pourquoi. Le jeune homme la serrait contre lui maintenant ; elle ne le repoussait plus, n'y pensant plus.
Le rossignol se tut soudain. Une voix éloignée cria : " Henriette !
-- Ne répondez point, dit-il tout bas, vous feriez envoler l'oiseau. "
Elle ne songeait guère non plus à répondre.


Ils restèrent quelque temps ainsi. Mme Dufour était assise quelque part, car on entendait vaguement, de temps en temps, les petits cris de la grosse dame que lutinait sans doute l'autre canotier.
La jeune fille pleurait toujours, pénétrée de sensations très douces, la peau chaude et piquée partout de chatouillements inconnus. La tête de Henri était sur son épaule ; et, brusquement, il la baisa sur les lèvres. Elle eut une révolte furieuse et, pour l'éviter, se rejeta sur le dos. Mais il s'abattit sur elle, la couvrant de tout son corps. Il poursuivit longtemps cette bouche qui le fuyait, puis, la joignant, y attacha la sienne. Alors, affolée par un désir formidable, elle lui rendit son baiser en l'étreignant sur sa poitrine, et toute sa résistance tomba comme écrasée par un poids trop lourd.
Tout était calme aux environs. L'oiseau se mit à chanter. Il jeta d'abord trois notes pénétrantes qui semblaient un appel d'amour, puis, après un silence d'un moment, il commença d'une voix affaiblie des modulations très lentes.
Une brise molle glissa, soulevant un murmure de feuilles, et dans la profondeur des branches passaient deux soupirs ardents qui se mêlaient au chant du rossignol et au souffle léger du bois.


Une ivresse envahissait l'oiseau, et sa voix s'accélérant peu à peu comme un incendie qui s'allume ou une passion qui grandit, semblait accompagner sous l'arbre un crépitement de baisers. Puis le délire de son gosier se déchaînait éperdument. Il avait des pâmoisons prolongées sur un trait, de grands spasmes mélodieux.
Quelquefois il se reposait un peu, filant seulement deux ou trois sons légers qu'il terminait soudain par une note suraiguë. Ou bien il partait d'une course affolée, avec des jaillissements de gammes, des frémissements, des saccades, comme un chant d'amour furieux, suivi par des cris de triomphe.
Mais il se tut, écoutant sous lui un gémissement tellement profond qu'on l'eût pris pour l'adieu d'une âme. Le bruit s'en prolongea quelque temps et s'acheva dans un sanglot.
Ils étaient bien pâles, tous les deux, en quittant leur lit de verdure. Le ciel bleu leur paraissait obscurci ; l'ardent soleil était éteint pour leurs yeux ; ils s'apercevaient de la solitude et du silence. Ils marchaient rapidement l'un près de l'autre, sans se parler, sans se toucher, car ils semblaient devenus ennemis irréconciliables, comme si un dégoût se fût élevé entre leurs corps, une haine entre leurs esprits.



De temps à autre, Henriette criait : " Maman ! "
Un tumulte se fit sous un buisson. Henri crut voir une jupe blanche qu'on rabattait vite sur un gros mollet ; et l'énorme dame apparut, un peu confuse et plus rouge encore, l'oeil très brillant et la poitrine orageuse, trop près peut-être de son voisin. Celui-ci devait avoir vu des choses bien drôles, car sa figure était sillonnée de rires subits qui la traversaient malgré lui.
Mme Dufour prit son bras d'un air tendre, et l'on regagna les bateaux. Henri, qui marchait devant, toujours muet à côté de la jeune fille, crut distinguer tout à coup comme un gros baiser qu'on étouffait.
Enfin on revint à Bezons.
M. Dufour, dégrisé, s'impatientait. Le jeune homme aux cheveux jaunes mangeait un morceau avant de quitter l'auberge. La voiture était attelée dans la cour, et la grand- mère, déjà montée, se désolait parce qu'elle avait peur d'être prise par la nuit dans la plaine, les environs de Paris n'étant pas sûrs.
On se donna des poignées de main, et la famille Dufour s'en alla. " Au revoir ! " criaient les canotiers. Un soupir et une larme leur répondirent.
Deux mois après, comme il passait rue des Martyrs, Henri lut sur une porte : Dufour, quincaillier. Il entra.
La grosse dame s'arrondissait au comptoir. On se reconnut aussitôt, et, après mille politesses, il demanda des nouvelles. " Et Mlle Henriette, comment va-t-elle ?
-- Très bien, merci, elle est mariée.
-- Ah !... "
Une émotion l'étreignit ; il ajouta :
" Et. .. avec qui ?
-- Mais avec le jeune homme qui nous accompagnait, vous savez bien ; c'est lui qui prend la suite.
-- Oh ! parfaitement. "
Il s'en allait fort triste, sans trop savoir pourquoi, Mme Dufour le rappela.
" Et votre ami ? dit-elle timidement.
-- Mais il va bien.
-- Faites-lui nos compliments, n'est-ce pas ; et quand il passera, dites-lui donc de venir nous voir... "
Elle rougit fort, puis ajouta : " Ça me fera bien plaisir ; dites-lui.
-- Je n'y manquerai pas. Adieu !
-- Non... à bientôt ! "


L'année suivante, un dimanche qu'il faisait très chaud, tous les détails de cette aventure, que Henri n'avait jamais oubliée, lui revinrent subitement, si nets et si désirables, qu'il retourna tout seul à leur chambre dans le bois.
Il fut stupéfait en entrant. Elle était là, assise sur l'herbe, l'air triste, tandis qu'à son côté, toujours en manches de chemise, son mari, le jeune homme aux cheveux jaunes, dormait consciencieusement comme une brute.
Elle devint si pâle en voyant Henri qu'il crut qu'elle allait défaillir. Puis ils se mirent à causer naturellement, de même que si rien ne se fût passé entre eux.
Mais comme il lui racontait qu'il aimait beaucoup cet endroit et qu'il y venait souvent se reposer, le dimanche, en songeant à bien des souvenirs, elle le regarda longuement dans les yeux.
" Moi, j'y pense tous les soirs, dit-elle.
-- Allons, ma bonne, reprit en bâillant son mari, je crois qu'il est temps de nous en aller. "
(1881)




6 commenti:

Solimano ha detto...

Come ho fatto per il primo dei due post, inserisco qui la traduzione in italiano, cortesemente trovata da Habanera:

Intanto i canottieri avevano messo le iole in acqua e vennero gentilmente a proporre alle signore una passeggiata sul fiume.
- Signor Dufour, vuoi? te ne prego! - gridò la donna. Egli la guardò senza capire, con uno sguardo da ubriaco. Allora uno dei canottieri s'avvicinò tenendo in mano due canne da pesca. La speranza di prendere qualche ghiozzo, che è l'ideale dei bottegai, fece brillare gli occhi istupiditi del brav'uomo, il quale promise tutto quel che si voleva, e si mise sotto il ponte, all'ombra, coi piedi penzoloni sull'acqua, accanto al giovanotto coi capelli gialli che s'addormentò accanto a lui.
Uno dei canottieri si sacrificò: prese la madre. - Al boschetto dell'isola degli inglesi! - gridò allontanandosi.
L'altra iole si muoveva più lentamente. Il rematore guardava la sua compagna, con tale intensità che non pensava ad altro; era stato preso da un turbamento che lo paralizzava.
La ragazza, seduta al posto del timoniere, s'abbandonava alla dolcezza dell'acqua. Era vuota di pensieri, con una grande calma in tutte le membra, in un totale abbandono di se stessa. Era diventata rossa rossa e aveva l'affanno. Lo stordimento del vino, moltiplicato dal calore torrenziale che scorreva tutt'intorno faceva inclinare al suo passaggio tutti gli alberi della riva. Un indefinito bisogno di godimento, un ribollire del sangue, percorrevano la sua carne già eccitata dagli ardori di quella giornata; inoltre la turbava quell'intimità sull'acqua, in mezzo al paese spopolato dall'incendio del cielo, con quel giovane che la trovava bella, che le baciava la pelle con gli occhi, che penetrava in lei come il sole, col suo desiderio.
L'incapacità di parlare non faceva che aumentare il turbamento ed essi allora si guardavano attorno. Finalmente egli facendo uno sforzo le chiese come si chiamasse: - Henriette, - rispose la giovane.
- Guarda! guarda! - disse lui. - Io mi chiamo Henri.
S'erano calmati, al suono delle loro voci; e rivolsero il loro interesse alla riva. L'altra iole s'era fermata, e sembrava che li aspettasse. Il giovane che la portava gridò: - Vi raggiungeremo nel bosco; andiamo a Robinson, perché la signora ha sete. - Si piegò sui remi allontanandosi con tale rapidità che presto lo persero di vista.
Un brontolio continuo che prima si sentiva a malapena s'avvicinava rapidamente. Il fiume stesso sembrava premere, come se il sordo rumore salisse dalle sue profondità.
- Cos'è questo rumore? - chiese la ragazza. Era la cascata dello sbarramento che tagliava il fiume in due all'estremità dell'isola. Egli si sprofondò in una spiegazione allorché, tra il rumoreggiare della cascata, sentirono il canto d'un uccello che sembrava venire assai di lontano.
- Guarda, guarda, - disse egli; - gli usignoli cantano di giorno; vuol dire che le femmine stanno facendo la cova.
Un usignolo! La ragazza non li aveva mai sentiti, e il pensiero di poterne udire uno sollevò nel suo cuore una visione di poetici affetti. Un usignolo! Ossia, l'invisibile testimonio degli appuntamenti che Giulietta invocava dal suo balcone; la musica del cielo concessa ai baci degli uomini; l'eterno ispiratore delle languide romanze che aprono azzurri ideali ai poveri cuoricini delle ragazze commosse!
Stava per udire l'usignolo...
- Facciamo piano, - disse il suo compagno; - potremo scendere nel bosco, e sederci vicino a dov'è lui.
Il canotto sembrava che scivolasse. Spuntarono alcuni alberi dell'isola, la quale aveva la riva così bassa che gli occhi si perdevano nel fitto del bosco. Si fermarono; legarono il canotto e s'inoltrarono fra i rami, Henriette appoggiata al braccio di Henri. - Chinatevi, - disse egli. La ragazza si chinò, e penetrarono in un inestricabile groviglio di liane, di foglie e di canne, un rifugio introvabile che bisognava per forza conoscere, e che il giovane, ridendo, chiamava «il suo salotto riservato».
Proprio sulle loro teste, appollaiato su uno degli alberi che li coprivano, l'uccello continuava a sfiatarsi. Lanciava trilli e gorgheggi, poi emetteva dei suoni prolungati e vibranti che riempivano l'aria e parevano perdersi all'orizzonte, dispiegandosi lungo il corso del fiume, e volando sopra le pianure attraverso l'infuocato silenzio che appesantiva la campagna.
Non parlavano più, temendo di farlo fuggire. Eran seduti accanto, e pian piano il braccio di Henri girò intorno alla vita di Henriette, serrandola in una dolce stretta. Tranquillamente la ragazza tolse la mano audace, e seguitò ad allontanarla a misura che egli la riavvicinava, senza provare imbarazzo alcuno per quella carezza, come se fosse stata una cosa naturalissima, che ella respingeva con altrettanta naturalezza.
Stava ascoltando l'uccello, smarrita in una sorta di estasi. Si sentiva attraversare da infiniti desideri di felicità, da subitanei slanci d'affetto, da rivelazioni di sovrumana poesia, da una tale snervatezza e da un intenerimento del cuore, che piangeva senza sapere perché. Ora il giovane la stringeva contro di sé; e lei non lo respingeva più, non ci pensava nemmeno.
All'improvviso l'usignolo tacque. Una voce gridò di lontano: - Henriette!
- Non rispondete, - diss'egli; - farete volar via l'uccello.
Non ci pensava proprio. Rimasero così per un poco. La signora Dufour doveva esser seduta in qualche posto perché ogni tanto si sentivano vagamente i gridolini della donnona senza dubbio stuzzicata dall'altro canottiere.
La ragazza seguitava a piangere, in preda a dolcissime sensazioni, con la pelle calda e picchiettata dovunque da piccoli strani brividi. Henri teneva la testa appoggiata sulla sua spalla; all'improvviso la baciò sulla bocca. Ella si voltò furiosamente e per evitarlo si gettò indietro, sulla schiena. Ma egli s'abbatté su di lei coprendola col suo corpo. Inseguì lungamente la bocca che gli sfuggiva, e, raggiuntala, vi incollò la sua. Allora, trascinata da un grandissimo desiderio, lei gli rese il bacio, stringendo il giovane, e la sua resistenza crollò, come schiacciata da un peso troppo forte.
Tutto, intorno, era calmo. L'uccello ricominciò a cantare. Dapprincipio emise tre note penetranti che sembravano un richiamo d'amore, poi, dopo una brevissima pausa, cominciò con più debole canto lentissime modulazioni.
Si levò un molle venticello, suscitando un mormorio di foglie e tra la profondità dei rami passarono due ardenti sospiri, che si mischiarono al canto dell'usignolo e al leggero respiro del bosco.
L'uccello era invaso dall'ebbrezza e il suo canto, aumentando a poco a poco come un incendio che prenda vigore, o una passione che ingrandisca, sembrava che accompagnasse un crepitio di baci sotto l'albero. Poi, il delirio della sua gola si scatenò perdutamente. A momenti pareva che fosse lì lì per svenire, e spasimava a lungo, melodiosamente.
Talora si riposava un poco emettendo soltanto due o tre suoni leggeri e prolungati, che finivano all'improvviso con una nota acutissima. Oppure si lanciava in una corsa furiosa fra uno zampillare di diversi toni, di fremiti, di sussulti, come un impetuoso canto d'amore seguito da grida trionfali.
Ma tacque, sentendo sotto di sé un gemito così profondo, che si poteva scambiare per l'addio d'un'anima. Il rumore si prolungò un poco, e finì in un singhiozzo.
Erano molto pallidi, tutti e due, quando lasciarono il loro letto di verdura. Il cielo turchino apparve loro oscurato; il sole ardente era spento per i loro occhi; s'accorsero della solitudine e del silenzio. Camminarono rapidamente, a fianco a fianco, senza parlarsi, senza toccarsi, perché sembravano divenuti irreconciliabili nemici, come se tra i loro corpi si fosse levato il disgusto, e tra le loro anime l'odio.
Ogni tanto Henriette gridava: - Mamma!
Vi fu un trambusto dietro un cespuglio. Henri ebbe l'impressione d'aver visto una gonna bianca abbassarsi rapida su un grosso polpaccio; l'enorme donna apparve, un po' confusa e ancor più rossa, con gli occhi lucidissimi, il petto in tumulto, forse troppo vicina al suo compagno. Il quale doveva aver visto qualcosa di veramente buffo, perché il suo viso era attraversato, suo malgrado, da rapide risate.
La signora Dufour lo prese sottobraccio con aria tenera, e s'incamminarono verso i canotti. Henri, il quale camminava avanti, sempre silenzioso a fianco della ragazza, credette ad un tratto di udire il rumore soffocato d'un grosso bacio.
Finalmente arrivarono a Bezons.
Dufour, ritornato in sé, era impaziente. Il giovanotto coi capelli gialli stava mangiando un boccone prima di lasciar l'albergo. La carretta era attaccata, nel cortile, e la nonna, già sopra, si disperava temendo che l'oscurità li prendesse per la strada, siccome i dintorni di Parigi non eran sicuri.
Furono scambiate delle strette di mano, e la famiglia Dufour se ne andò. - Arrivederci! - gridavano i canottieri. Un sospiro e una lacrima risposero.
Due mesi dopo Henri, passando per via dei Martiri, lesse su una porta:«Dufour, chincaglierie».
Entrò.
La donnona traboccava dalla cassa. Si riconobbero subito e dopo uno scambio di cortesie, egli chiese: - E la signorina Henriette come sta?
- Benissimo, grazie; si è sposata.
- Ah, sì?
Si sentì turbato; aggiunse:
- E... con chi?
- Ma, col giovanotto che ci accompagnava, è lui che dovrà continuare la ditta.
- Ho capito.
Se ne andò con molta tristezza addosso, senza saper neanche bene il perché. La signora Dufour lo richiamò:
- E il vostro amico? - chiese timidamente.
- Sta bene.
- Fategli i nostri saluti, inteso? E ditegli di venirci a trovare quando passa da queste parti...
Diventò tutta rossa, e aggiunse: - Ditegli che mi farà molto piacere...
- Non mancherò. Addio!
- No... a presto.
L'anno dopo, in una giornata di domenica molto calda, Henri si vide tornare in mente tutti i particolari della sua avventura, che non aveva mai scordato, talmente chiari e desiderabili che se ne andò solo solo nella loro camera, nel bosco.
Rimase di stucco, entrando. C'era lei, seduta sull'erba, triste, e al suo fianco c'era suo marito, il giovane coi capelli gialli, anche stavolta in maniche di camicia, che dormiva coscienziosamente, come un bruto.
Nel vedere Henri divenne così pallida che parve sul punto di svenire. Poi si misero a parlare con naturalezza, come se fra loro non ci fosse stato mai nulla.
E, mentre egli diceva di essere molto affezionato a quel posto, e di andarci spesso, di domenica, a riposarsi, rievocando tanti ricordi, la donna lo guardò a lungo negli occhi.
- Io ci penso tutte le sere.
- Andiamo, su, cara, - disse sbadigliando suo marito, - credo che sia ora d'andarcene.

Guy de Maupassant

Silvia ha detto...

Grassie eh, che leggerò questa sera.
Anche la storia di famiglia di Roby.
E pensare che quando sarò in ferie e quindi con più tempo a disposizione non avrò il pc.
Chi ha il pane dicono...
ufff
A' bientot. Lo accetti anche senza circonflesso?

Solimano ha detto...

Silvia, questo post avrà certamente pochi commenti, ma sono convinto che durerà e che pian piano arriveranno buone visite. Non per me, ma per Guy de Maupassant e Jean Renoir, due grandi che ho cercato di servire meglio che ho potuto.

grazie Silvia e saludos
Solimano

giulia ha detto...

L'unico mio rammarico è di non poterlo gustato in francese anche se ci ho provato dopo aver letto il testo in italiano. Davvero carinissimo. Queste letture sono preziose, le illustrazioni lo accompagnano degnamente.
Grzie

annarita ha detto...

I racconti come questo sono pieni di una struggente e delicata malinconia. Rammento bene la sensazione di nodo alla gola in tante letture estive e solitarie. Grazie e un caro saluto. Annarita

Solimano ha detto...

Annarita, ho letto una bella frase nella Home page della Maupassantiana, ottimo sito francese. Grosso modo dice: leggendo Maupassant si ha l'impressione cha abbia scritto non per sé ma per noi stessi.
L'incredibile forza narrativa di Maupassant, che durò per pochi anni, era ammiratissima da Tolstoj che se la prese violentemente con Maupassant per la scelta dei temi. In particolare infastidivano i temi erotici, in cui Maupassant era maestro, al di là della senile riprovazione di Tolstoj, che comunque s'era accorto della forza dello scrittore. In Tolstoj sento anche il suo defilarsi quando si parlava di amore in modo così diretto (ma forse è un mio pallino che ho già sfogato qui).

grazie Annarita e saludos
Solimano